Colloque « Evaluer le coût complet des ENR » – Présentations et vidéos

Retrouvez sur cette page les présentations et les vidéos des intervenants au colloque « Evaluer le coût complet des ENR ».

Le 12 avril dernier la Chaire Energie et Prospérité et l’association X-Renouvelables ont organisé le colloque « Evaluer le coût complet des Energies Renouvelables » dans les locaux de la Commission de régulation de l’énergie. Retrouvez ci-après les présentations et les vidéos des intervenants.

Objet du colloque Evaluer le coût complet des Energies Renouvelables

Les énergies renouvelables électriques sont en forte croissance dans le monde, du fait notamment de baisses importantes de leur coût. Pour autant, les controverses demeurent vives sur les besoins qu’elles génèrent, pouvant se traduire par des « coûts systèmes » additionnels : renforcement et extension des réseaux, raccordement, back-up, stockage… Cette conférence a pour ambition de faire le point sur ce sujet en apportant des éléments chiffrés sur l’évolution du coût intrinsèque de ces énergies ainsi que des propositions de méthodes pour évaluer les coûts induits pour le système. Clarifier et objectiver ces questions est essentiel pour éclairer les choix relatifs aux trajectoires énergétiques compatibles avec les engagements climat de la France.

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Introduction d’Anna Creti, Enseignante Chercheuse à l’Université Paris Dauphine, chercheuse associée à la Chaire Energie et Prospérité, directrice scientifique de la Chaire Economie du Climat > Visionner la vidéo

Session 1 – Etat des lieux des coûts intrinsèques, des performances des filières ENR et perspectives d’évolution

  • Antoine Maitrot (gérant de la société Lazard) a présenté la méthodologie et les résultats de l’étude annuelle de Lazard sur le LCOE. Réalisée depuis près de 10 ans à iso méthode, cette étude permet de suivre l’évolution des technologies de production d’électricité dans le temps et de les comparer entre elles. Elle montre de façon très nette la baisse importante du LCOE du solaire PV et de l’éolien au cours de la dernière décennie. Elle permet également d’évaluer à quel point le coût du financement impacte le LCOE.

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  • Luc de Marliave (Responsable Relations institutionnelles Europe chez Total Energies Renouvelables) s’est penché sur le solaire photovoltaïque. Après avoir souligné l’intérêt et les limites du LCOE, il a présenté les différents facteurs qui ont conduit et mèneront encore à la baisse du prix du kwh solaire. Il a terminé en présentant un travail de l’ANCRE visant à réconcilier le calcul théorique du LCOE et les coût constatés dans les appels d’offre.

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  • Jérôme Guillet (Managing director de Green Giraffe) a expliqué les dynamiques qui sous tendent la baisse des coûts de l’éolien offshore. Il a, ensuite, passé en revue l’impact du design de marché, du mode de financement et de la réglementation sur le coût et la compétitivité des projets. Sa conclusion : le coût du capital, qui dépend beaucoup de la stabilité et de la prévisibilité des revenus futurs, constitue le principal facteur d’impact sur le coût des renouvelables. Les tarifs de long terme (issus de dispositifs public ou privé) créent ainsi de la valeur en réduisant le coût du capital.

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Session 2 – Comment évaluer le coût d’intégration des ENR dans le système électrique ?

  • Domitille Bonnefoi (Directrice des réseaux de la CRE) a expliqué en quoi le développement des ENR pose de nouvelles questions au régulateur en termes de dimensionnement des infrastructures réseaux, et notamment de coordination avec la construction de moyens de production, ainsi que d’utilisation et de fonctionnement du système électrique. Elle a, ensuite, souligné la nécessité d’accompagner cette évolution par des signaux économiques pertinents donnés aux utilisateurs.

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  • Robin Girard (Enseignant Chercheur Mines Paristech au centre PERSEE) a insisté sur la complexité de l’évaluation du coût système qui nécessite de prendre en compte l’ensemble des contraintes et des solutions à mettre en oeuvre. Plutôt que d’essayer d’attribuer le coût système aux différents éléments le composant, la bonne méthode consiste à modéliser et comparer un système électrique A et un système B.

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  • Alexandre Soroko (Responsable du Business Development chez Uniper) a développé la problématique des coûts d’intégration des ENR du point de vue de l’agrégateur. Il a notamment évoqué l’apparition sur les marchés de l’énergie du phénomène de « missing money » et les réponses qui y sont apportées.  Il a ensuite présenté les principaux coûts, pour l’agrégateur, de l’intégration des ENR sur les marchés de l’énergie : coûts fixes à amortir (accès au marché, équipe de trading etc.), coût des écarts entre la prévision de production et la production réalisée sur le marché spot et, dans le cadre de corporate PPA, coûts de flexibilité liés à l’intermittence.

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  • Antoine Jourdain (Directeur technique chez Enedis) est intervenu sur les coûts de l’insertion des ENR au réseau de distribution. Après avoir rappelé qu’ils dépendent fortement de la taille et de la localisation des projets d’ENR, il a indiqué qu’environ 2 milliards d’actifs ont été mobilisés sur l’ensemble des S3REnR. Il a insisté sur l’importance d’avoir une vision long terme de la production pour optimiser les coûts d’investissement dans le réseau. Enfin, le numérique et les smart grid permettront de piloter beaucoup plus finement les réseaux que par le passé et donc d’optimiser les coûts sans empêcher pour autant les nouveaux investissements demandés par l’augmentation des capacités de production.

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  • Thomas Veyrenc (Directeur Marchés et Régulations chez RTE), en accord avec Robin Girard, a indiqué que la bonne méthode pour évaluer les coûts systèmes passait par la modélisation du système électrique dans son ensemble et la comparaison de différentes évolutions du mix électrique. En complément, il peut être utile d’essayer d’évaluer en ordre de grandeur les différents postes de coût système. Cet exercice assez difficile implique i/ de lister et définir les différents postes (coût de back up, coût réseau) ii/ de définir une méthode de calcul et iii/ d’évaluer leur sensibilité à la situation de départ et aux effet de seuil. Après s’être essayé à l’exercice sur les coûts de back up, il a estimé l’ordre de grandeur entre 0 et 12€/MW. Sur les coûts du réseau, si les premières capacités renouvelables installées bénéficient en partie des capacités d’accueil initiales de l’infrastructure, il est aujourd’hui beaucoup plus difficile d’estimer les coûts réseaux à moyen terme dans un système ayant des niveaux élevés d’ENR variables. Il a annoncé le lancement de la concertation sur le schéma décennal de développement du réseau, qui une fois élaboré, permettra de faciliter l’exercice.

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Table Ronde – Quelles leçons tirer pour atteindre les objectifs français d’insertion des ENR électriques ?

Intervenants : Fabrice Boissier (Directeur Général délégué de l’Ademe), Daniel Bour (Président d’Enerplan), Alexis Manuel (Business Line Manager – Renewables de Solvay), Olivier David, Sous-directeur en charge du système électrique et des énergies renouvelables au MTES), Gilles Vermot-Desroches (Directeur Développement Durable de Schneider Electric).

Animation : Alain Grandjean, expert associé à la Chaire Energie et Prospérité.

Les différents intervenants se sont accordés sur la nécessité de poursuivre les travaux sur les coûts d’insertion des renouvelables dans le réseau afin de dépassionner le débat en apportant des réponses objectives et argumentées. Olivier David a annoncé le lancement d’une étude avec RTE et l’AIE visant précisément à objectiver le débat sur ce sujet en se basant sur la France mais aussi sur les travaux internationaux (Irlande ou Australie par exemple). De nombreux autres sujets ont été abordés au cours du débat en particulier sur les leviers et les freins à lever pour atteindre les objectifs français : développer les capacités à gérer les data ce qui permet notamment d’améliorer la prédictivité des ENR variables; ne pas oublier l’importance de l’efficacité énergétique et de la gestion des consommation d’énergie ; raisonner système et non pas uniquement sur l’une des variables ; promouvoir l’intégration d’ENR chez les consommateurs industriels ce qui permet de réduire leurs coûts ainsi que ceux du réseaux tout en offrant de la visibilité aux développeurs via des engagements de long terme ; expérimenter davantage les solutions ENR dans les ZNI où l’électricité est très carbonée et chère ; ne pas oublier la problématique de l’autoconsommation et du stockage qui peut renouveler les réflexions sur le réseau ; la nécessité d’avoir un cadre clair, une ligne politique pour savoir sur le  moyen long terme où on va en matière d’ENR; continuer le travaux visant à la simplification administrative (notamment pour réduire les délais d’obtention des permis ou pour relever le seuil minimal des AO qui concerne aujourd’hui de petits projets de 100kW); l’importance  de développer les compétences dans les filières concernées et de travailler sur la sensibilisation et notamment sur la sémantique (façon de présenter le sujet).

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