Séminaire de Recherche : Intervention d’Aurélien Goutsmedt sur la Courbe de Phillips

AFD
9 mars 2018 to 9 mars 2018 15h - 17h

Le prochaine sesssion du Séminaire de recherche de la Chaire Énergie et Prospérité aura lieu Vendredi 09 mars 2018 à 15h à l’Agence Française de Développement. Nous recevrons Aurélien Goutsmedt (CES, Université Panthon-Sorbonne) pour un exposé intitulé:

Autour de GEMMES. Retour sur la Courbe de Phillips, 60 ans de disparition, de réapparition… et d’incompréhension.

RESUME
La courbe de Phillips est au cœur de la dynamique du modèle GEMMES et de sa fondation, le modèle de Goodwin. Depuis que Phillips fit apparaître une relation empirique négative entre variation des salaires et taux de chômage, la courbe de Phillips n’a cessé d’occuper une place majeure dans les débats et les controverses en macroéconomie. Elle fût au cœur de la contre attaque des monétaristes et des nouveaux classiques contre le consensus keynésiens des années 1960, alors même qu’inflation et chômage semblaient grimper de concert. Ainsi, Friedman (1968), s’appuyant sur les anticipations d’inflation, développa l’idée que la courbe de Phillips était « accélérationniste » à long terme: un taux de chômage en-dessous du taux de chômage naturel entraînerait nécessairement une accélération de l’inflation. Certains keynésiens (Robert Gordon, Olivier Blanchard, Stanley Fischer…) finirent par s’accommoder de cette hypothèse accélérationniste, mais l’intégrèrent dans un cadre macroéconomique qui laissait une place importante aux politiques actives de stabilisation (contrairement à celui de Friedman). Ces deux cadres économiques opposés reposaient sur deux manières d’envisager les fluctuations macroéconomiques et le fonctionnement des économies de marché. De même, la définition de ce chômage d’équilibre est loin de faire consensus, et il n’est pas toujours simple de distinguer entre chômage volontaire et chômage involontaire (au sens Keynésien), d’autant plus quand on ouvre la possibilité à des phénomènes d’hystérèse (le taux de chômage effectif est un attracteur du taux de chômage naturel, et non l’inverse). L’histoire de la courbe de Phillips est ainsi jalonnée d’ambiguïtés sur l’interprétation à donner à cette relation. Aujourd’hui, les débats continuent autour de son existence potentielle (sans que la distinction entre court terme et long terme soit toujours très claire), et certains comme Blanchard (2017) défendent l’idée que la « malédiction accélérationniste » est aujourd’hui terminée, tout en remettant au goût du jour l’hypothèse d’hystérèse (Blanchard et Summers, 2016).

> Consultez la thèse d’Aurélien Goutsmedt – Les macroéconomistes et la stagflation – Essais sur les transformations de la macroéconomie dans les années 1970 (Déc 2017)

INFORMATIONS PRATIQUES

Le séminaire de Recherche de la Chaire Energie et Prospérité est organisé par Adrien Nguyen Huu.

Date :  09 mars 2018 de 15h à 17h
Lieu :  AFD – 5 Rue Roland Barthes, 75012 Paris – Salle E 05-100.
Attention : une pièce d’identité vous sera demandée à l’entrée du bâtiment et prévoyez d’être un peu en avance (du fait des contrôles de sécurité).
Inscription gratuite  ici >