Vitesse des mobilités : accélération au 20ème siècle, ralentissement au 21ème ?

Les temps de déplacements apparaissent proches d’une heure par jour et par personne en moyenne, aussi bien entre différentes sociétés qu’au cours du temps. Si les distances par personne ont été multipliées par plus de 10 depuis deux siècles en France, c’est donc en raison d’une hausse similaire de la vitesse moyenne, depuis la vitesse du pas à une vitesse estimée à 48 km/h en 2017. Le chapitre a pour objectifs de caractériser les attributs de cette vitesse moyenne et par mode pour 2017, ainsi que son évolution passée et à venir, avec une analyse quantitative sur la période 1960-2017. Les temps de déplacements ont légèrement augmenté sur les dernières décennies, toujours proches d’une heure par jour. Les durées de déplacements sont également proches entre les modes, de l’ordre de 15 minutes pour les modes de déplacements du quotidien, et entre 2h30 et 4h en moyenne pour la longue distance. Au contraire, les vitesses sont très contrastées selon les modes, expliquant ainsi des portées de déplacements variées entre les modes. Aussi plus la distance à parcourir est importante, et plus les modes et infrastructure rapides sont utilisés, ainsi la vitesse moyenne augmente avec la distance des déplacements. Historiquement, 4 phases d’évolution de la vitesse sont distinguées : à une première conquête de la vitesse en voitures attelées, suit l’invention de modes rapides sur 1817-1945, une phase de diffusion de la vitesse sur 1950-2000, puis une saturation au tournant du millénaire. La phase de diffusion s’est faite essentiellement vers la voiture jusqu’au début des années 90 et vers le transport aérien depuis, et plus faiblement par l’augmentation de la vitesse de la voiture via la hausse du trafic sur autoroute. La mise en place des radars, à partir de 2003, fait chuter les vitesses pratiquées sur routes. Cela entraîne une baisse de la vitesse moyenne durant la décennie 2000, au même moment que la baisse des kilomètres parcourus, fournissant une hypothèse complémentaire à l’explication de ce pic de la demande. Cette saturation est particulièrement visible pour les seuls trajets intérieurs (hors aérien international), et pourrait perdurer : de nombreuses évolutions favorables à la transition énergétique vont dans le sens d’un ralentissement de la vitesse moyenne des déplacements.

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